Si l’hypnotisme reste la science du magnétisme innovée par le grand Mesmer science qui reprenait de très nombreux phénomènes magiques et talismaniques et d’imposition des mains connus de toute antiquité et consignés dans toute Histoire de la magie — le spiritisme est la science de l’intervention des Esprits. Et, là encore, le xixe siècle perpétue les phénomènes qui, de Virgile et du roi David à Tritheim, Faust, Cornelis Agrippa et Paracelse, illustrent l’Histoire de la magie. L’évocation des Esprits par la méthode médiumnique reprenait sous d’autres formes les doctrines d’Appollonius de Thyane, de la Kabbale. Elle retrouvait les incubes, les succubes, les génies, les anges séraphins et chérubins, les kéroubs de l’Arche d’Alliance et de la grande Pyramide de Ramsès. La pratique totalement nouvelle des tables tournantes et parlantes, par les-quelles s’exprimaient les Esprits, portes qui claquent, rideaux qui se soulèvent, pas dans le couloir, voix entendues, messages par écriture automatique; puis matérialisation de ces Esprits par des touchers, des souffles, des caresses, ensuite par la vision de spectres, de mains, de visages, de corps réels, reprenaient toutes les vieilles légendes des elfes et gibelins, des spectres de Shakespeare et de tous les fantômes d’Écosse. Les phénomènes de lévitation, ou l’art de se soulever de terre et de se maintenir dans les airs tels les fakirs et les saints  et c’est objet de dogme dans la religion catholique, tout autant que le Diable et les miracles étaient accordés aux médiums et devenaient fréquents. Seule la méthode d’intervention provoquée, voulue, des Esprits changeait : au lieu de les commander au nom de Iahvé, au lieu de conjurer par Satan, au lieu de rejoindre ces âmes par la prière, l’ascèse et l’extase de la contemplation, on les convoquait grâce au dédoublement du corps astral d’un médium tombé en état de transes et soudain sublimé, lévité, transporté au monde des ombres. L’hypnose, qui engendre la clairvoyance, l’anesthésie physique, la catalepsie, a ouvert la porte à l’apparition des êtres séjournant dans l’au-delà. Le spiritisme est la science de communication avec les Morts.

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Numérologie

 

J’avais à cette époque occasion de voir fréquemment un excellent médium écrivain. Dès le lendemain, j’interrogeai l’Esprit qui se communiquait par son intermédiaire, sur la cause des coups. « C’est, me fut-il répondu, ton Esprit familier qui voudrait te parler Et que voulait-il me dire? »  Réponse : « Tu peux le lui demander toi-même, car il est là ». Ayant donc interrogé cet Esprit, il se fit connaître sous un nom allégorique (j’ai su depuis par d’autres Esprits qu’il appartient à un ordre très élevé, et qu’il a joué sur la terre un rôle important) ; il me signala des erreurs dans mon travail, en m’indiquant « les lignes » où elles se trouvaient, me donna d’utiles et sages conseils et ajouta qu’il serait toujours avec moi et viendrait à mon appel toutes les fois que je voudrais l’interroger. Depuis lors, en
effet, cet Esprit ne m’a jamais quitté. Il m’a donné maintes preuves d’une grande supériorité, et son intervention bienveillante et efficace a été manifeste pour moi dans les affaires de la vie matérielle, comme en ce qui touche aux choses métaphysiques. Mais dès notre premier entretien, les coups ont cessé. Que voulait-il en effet? Entrer en communication régulière avec moi; pour cela il fallait m’avertir. L’avertissement donné, puis expliqué, les relations régulières établies, les coups devenaient inutiles, c’est pourquoi ils ont cessé. On ne bat plus le tambour pour réveiller les soldats une fois qu’ils sont debout. On croit entendre le Dr Faust conver-sant avec son Esprit, ou Martin Luther dialoguant avec son démon, le soir, dans sa cellule.

C’est dans les tables tournantes de Guernesey que Victor Hugo entendit l’appel occulte qui lui dictait de prêcher l’Évangile de l’Avenir. Il crut à sa vocation messianique. Dans Notre-Dame de Paris, publiée en 1831, Hugo avait déjà révélé sa connaissance du symbolisme des Cathédrales. Il écrivit en 1854 : Les êtres qui habitent l’invisible et qui voient la pensée dans nos cerveaux savent que, depuis vingt-cinq ans environ, je m’occupe des questions que la table soulève…