Chaque séparation est un énorme facteur de stress
Plusieurs études menées par le biais d’entretiens ont montré que, parmi les événements les plus stressants, les gens placent le divorce en deuxième position et la séparation en troisième position (le décès du conjoint en première position). Cela montre que la rupture du lien conjugal représente un événement véritablement perturbateur dans la vie des gens.

Évolution de l’idée de séparation et développement socioculturel

Actuellement, le pourcentage de séparations dans les couples mariés est de l’ordre de 35%, mais ce chiffre est probablement faussé car il ne tient pas compte des données des couples ayant obtenu un divorce court et de ceux issus d’unions de fait.

Dans d’autres pays industrialisés, les chiffres sont encore plus élevés : au Japon, le pourcentage de séparations est de 40% ; en Russie et aux États-Unis, il dépasse 50%. En Espagne, au Portugal, au Luxembourg, en République tchèque et en Hongrie, il est de 60 %, et de 70 % en Belgique.

La situation n’est pas meilleure non plus dans les pays en développement : au Brésil, à Cuba, en Chine, en Arabie saoudite, en Turquie et au Kazakhstan, au Belarus, en Moldavie, en Ukraine et en Lituanie, le taux de séparation est de 30 %.

Il n’existe pas d’études certaines qui puissent relier et expliquer ces données de séparations conjugales au degré d’avancement social, économique et culturel de ces pays et donc à une certaine forme d’ouverture d’esprit, ou qui relient ces mêmes données à l’augmentation du malaise individuel et relationnel dans les sociétés développées.

Certes, la façon de vivre la relation de couple a changé, n’étant plus seulement orientée vers la croissance des enfants et le sacrifice personnel et la vie des parents, et la culture de la société dans son ensemble a changé, qui se consacre davantage à l’individualisme au détriment de l’idée de communauté.

Un autre fait important qui peut expliquer l’augmentation des séparations conjugales dans les pays industrialisés et en développement est lié à l’évolution culturelle et, par conséquent, à un plus grand respect des droits fondamentaux de l’homme, qui permet aux gens d’avoir un plus grand choix.

Les causes de la séparation
Les causes de la séparation sont communes et, souvent, ordinaires.

La première concerne l’incompatibilité de caractère, et c’est celle qui se présente le plus fréquemment. Les couples qui se séparent pour cette raison sont ceux qui présentent un degré de conflit plus élevé dans les phases de pré-séparation et de post-séparation.

Ces types de séparations ne se produisent pas en raison d’événements précis et spécifiques dans la vie du couple, tels que, par exemple, une trahison, une perte d’emploi, un changement de contexte de vie, un déménagement et/ou une délocalisation, mais apparaissent comme une forme d’évolution d’un état antérieur de malaise, d’insatisfaction, d’incompréhension et de conflit qui est déclenché par un événement catalyseur (la goutte d’eau qui fait déborder le vase) et qui conduit généralement à la décision d’un des partenaires de se séparer (il est très rare que les deux partenaires parviennent à une décision commune de se séparer).

Puis il y a les séparations par épuisement de l’amour. Ce sont les couples qui parviennent à une divergence progressive et lente des intérêts et des attentes de la vie, tant personnelle que de couple. C’est ce qui se passe, par exemple, dans les séparations tardives (mais pas seulement, bien sûr).

Ce type de séparation n’entraîne normalement pas un degré élevé de conflit mais, dans le meilleur des cas, les deux partenaires atteignent un état émotionnel paisible qui les aide à se réconcilier en dehors du couple. Ce qui reste dans ces cas, c’est l’expérience d’un amour et d’une intimité passés qui ne sont plus présents, parfois des sentiments de culpabilité, de regret et de nostalgie pour ce qui était et est maintenant terminé.

Dans ces deux types de séparation, il faut se rappeler un fait important qui s’applique toujours à la fin d’une relation : les raisons spécifiques (travail, trahison, maladie, etc.) ne sont pas celles qui conduisent à la séparation. Les couples se séparent lorsqu’ils ne fonctionnent plus depuis un certain temps ; les raisons spécifiques ne servent qu’à donner le dernier coup (qui serait de toute façon venu plus tard).

L’incidence des enfants dans les séparations

Plus de 75 % des séparations concernent des couples ayant des enfants nés pendant le mariage. L’arrivée d’enfants dans un couple n’est jamais un facteur de renforcement du lien entre les conjoints comme cela pouvait l’être dans les décennies passées (j’en ai parlé ici). Si un couple n’est pas stable, s’il n’a pas de bases solides, l’arrivée d’un enfant est un facteur de risque élevé : un enfant ne peut que faire ressortir les fissures et secouer les conflits déjà présents et peut-être seulement masqués. Comme c’est souvent le cas, l’éducation des enfants est une cause de conflit conjugal.

Heureusement, les couples qui fonctionnent bien sur le plan parental et qui décident néanmoins de se séparer ne génèrent presque jamais de séparations conflictuelles : l’accord parental parvient, dans ces cas, à amortir le conflit.

L’échec de la séparation

Il est utile de noter que la séparation et le divorce n’entraînent pas la cessation du conflit. Bien que les attentes associées à la séparation soient que les relations familiales et la qualité de vie s’améliorent, ce n’est pas toujours le cas. Comment cela se produit-il ? Ce qui reste, généralement chez le partenaire qui est quitté, c’est une expérience de trahison, de déception, de colère, de tristesse et d’abandon, associée à un sentiment d’échec dans une histoire d’amour et dans la vie en général.

Il est clair que la séparation physique ne suffit pas à éliminer le conflit. Une véritable séparation psychologique doit être réalisée. Voyons ce que c’est.

Les étapes de la séparation
Pour que cette amélioration de la vie des conjoints séparés et des enfants du couple (le cas échéant) se concrétise, il est nécessaire que le couple passe par les différentes étapes de la séparation, en les franchissant toutes, sans exception. Paul Bohannan identifie cinq étapes de séparation.

Séparation émotionnelle : cette étape peut précéder la séparation physique du couple ou ne jamais se produire, ou encore ne se produire que pour l’un des partenaires et non pour les deux. La personne qui ne passe pas par cette phase reste ancrée dans des attentes concernant le mariage et elle-même, dans des rêves brisés et dans des projets de vie commune manqués.
La deuxième phase est celle de la séparation légale : elle est déclenchée par la dissolution formelle et judiciaire du lien du mariage. Il arrive souvent que, bien que le mariage ait été légalement dissous, la dissolution émotionnelle n’ait pas eu lieu, ce qui peut également impliquer les enfants, les nouveaux partenaires, les parents et les amis, créant ainsi une situation ambiguë difficile à gérer.
La troisième phase est la séparation économique, c’est-à-dire la réorganisation financière de la famille (des deux nouvelles familles), qui s’effectue par la division des revenus, des biens et l’établissement de pensions alimentaires. Cette phase entraîne généralement des difficultés financières pour l’un ou les deux ex-conjoints.
La quatrième phase est celle de la séparation des communautés. C’est une période délicate pour les ex-partenaires, car certaines relations importantes avec des amis communs et la belle-famille sont brisées ou affaiblies. Il arrive que l’un des ex-conjoints déménage du lieu de résidence, changeant de ville ou de quartier. Le défi de cette phase consiste à reconstruire un réseau social de référence et de soutien, tant pour les adultes que pour les enfants.
La cinquième et dernière phase est celle de la séparation psychologique. Sans en venir à vouloir récupérer son ex ! Cette phase s’achève lorsque les deux partenaires parviennent à se séparer de la personnalité et de l’influence de l’ancien conjoint. Concrètement, chacun des ex-partenaires devra apprendre à vivre sans son ex, soit en se rétablissant, soit en apprenant à partir de zéro à être autonome et indépendant et/ou en apprenant à compter sur les nouvelles personnes qui sont entrées dans leur vie. Cette tâche est particulièrement pénible pour le partenaire qui subit la séparation.

Conclusions
La séparation reste un moment de grande rupture dans les relations humaines et de stress énorme pour toutes les personnes concernées. Pourtant, dans de nombreuses situations, elle est inévitable et reste le meilleur choix. Dans la société actuelle, l’idée du mariage a changé : alors qu’autrefois les époux étaient fortement poussés à maintenir le lien de couple axé sur la croissance de leurs enfants, aujourd’hui, les deux partenaires du couple, en plus de la croissance et du bien-être de leurs enfants, désirent et recherchent également leur propre développement et épanouissement personnel. Lancez une voyance par téléphone pour avancer dans votre vie amoureuse ! Et c’est la tâche fondamentale des couples modernes, et c’est précisément sur cet aspect que se produisent les échecs qui conduisent aux crises, aux ruptures et aux séparations.