Les amours de jeunesse

Repêcher un grand amour dans un tiroir est un conte de fées que nous aimons écouter. Et vivre. “Parce que cela nous donne le sentiment de récupérer une partie de nous-mêmes que nous pensions avoir perdue à jamais”, explique Stella Love coach, thérapeute de couple. “Et cela nous permet d’atténuer une grande peur qui nous afflige, celle que dans la vie un choix exclut l’autre. C’est-à-dire que ce que nous avions décidé de laisser aller est perdu à jamais”.

Souvent, les sexagénaires ou septuagénaires qui se tournent vers le passé se sentent soudain seuls et éprouvent le besoin de faire le point après une douleur ou une perte : “Se retrouver signifie que, dans l’intrigue effilochée de son existence, l’autre a laissé une trace. Cette relation devient alors un fil rouge qui traverse les années et redonne de l’unité, de la cohérence et du sens”, poursuit Stella Love coach.

Mais comment se retrouver après tout ce temps ?

“Elle peut se terminer de deux façons : comme l’Amour au temps du choléra, ou comme Autant en emporte le vent. En substance, qu’il soit bon ou mauvais”, explique Stella Love Coach. Tous les couples sont confrontés à ces deux possibilités. D’une certaine manière, ce sont des rencontres qui fonctionnent de la même manière que n’importe quelle autre relation : il faut accepter un aspect idéal qui est mesuré par la réalité.

Évidemment, lorsqu’une relation a été mythifiée, la déception possible est vraiment au coin de la rue : il faut composer avec des habitudes sédimentaires, avec des rides qui marquent le visage, des morceaux d’identité que la vie aura construits et transformés entre-temps. “Beaucoup dépend de la profondeur de la relation”, souligne STella Love coach. “Si elle était pleinement vécue, le risque d’idéalisation est très faible. L’histoire interrompue au sommet du grand amour est différente : dans ce cas, vous risquez de rester ancré au meilleur moment, celui où tout était possible, sans avoir à vous occuper de la personne dans son ensemble”.

Retrouver une émotion dans le passé est moins fatiguant que de la reconstruire à partir de zéro. “On s’expose moins à la frustration d’un éventuel échec, car avec un étranger, le risque d’être rejeté est beaucoup plus élevé. Le fait d’avoir une mémoire partagée fonctionne comme un moteur. Vous reprenez, déjà emballés, un paquet positif que vous avez vécu et qui est resté dans votre esprit” souligne la Stella.

Des conseils ? “Retarder, c’est attendre beaucoup. Commencez seulement par la curiosité et la positivité, en supprimant le souvenir des films en noir et blanc, et en vous concentrant sur une émotion nouvelle et forte.

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