Pour choisir, il faut d’abord se rendre : on n’est jamais celui qu’on croit être.

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Le poète Walt Whitman a écrit : “Est-ce que je me contredis ? Bien sûr que je me contredis ! Je suis vaste, je renferme des multitudes”. La contradiction est inéluctable car en nous il y a des visages infinis. Au contraire : plus on s’identifie à un seul, plus un autre viendra nous rééquilibrer. L’anxiété de décider à tout prix est le résultat de l’idée que les contradictions doivent être éliminées. Au contraire, elles doivent être recomposées. De quelle façon ? Avec l’attente. La pause, la non-décision, deviendra donc le pivot de la thérapie, qui vise à libérer Priscilla d’une manière unique et unilatérale de vivre sa propre vie féminine, en réabsorbant des qualités et des actions qu’elle considérait auparavant comme “mauvaises”.
Choisir…. de ne pas choisir !

Vous n’avez pas à choisir, la solution n’est pas d’être avec l’un ou l’autre, c’est d’être avec vous d’une manière différente ! C’est s’assurer que vos visages – la mère, la mariée, l’amant – apprennent à vivre les uns avec les autres, parce que tout le monde vous sert sur votre chemin vers la réalisation de qui vous êtes. La question “que dois-je faire ?” n’est donc pas un examen à passer pour comprendre à quel point il est bon de respecter les règles. Sortir du carrefour est possible, mais seulement en se concentrant, grâce à l’attente, sur les parties de nous que nous avions mises de côté et qui émergent maintenant.

C’est alors que la solution la plus fonctionnelle voit le jour d’elle-même. A la fin du processus psychothérapeutique, grâce à une technique de visualisation imaginative, Priscilla se voit occupée par les tâches domestiques, mais vêtue d’une magnifique et sensuelle robe rouge. L’image d’une femme en parfait équilibre entre ses “devoirs conjugaux” et son besoin de vivre et d’exprimer d’autres parties d’elle-même de manière non destructive. Le désaccord avec elle-même se recompose : Priscilla estime que c’est précisément ce côté craint et opposé qui donnera désormais sens et plénitude à son être, même dans le mariage, qui apprendra à vivre d’une manière moins unilatérale et suffocante.
Exercice : sur l’île imaginaire, élargissez votre champ de vision

Le mot image vient du grec mimos : imitation. L’image n’est pas présente dans la réalité perceptive extérieure immédiate, elle vient des territoires de notre être, mais précisément par son processus “imitatif”, elle nous aide à nous familiariser avec nos mouvements intérieurs, apportant l’équilibre dans la mer sans limites des sentiments contradictoires. C’est exactement ce qui arrive à Priscilla qui, se familiarisant avec l’image de la femme-amante, est sortie de l’urgence d’avoir à choisir immédiatement. Elle a vécu ce que dans les contes de fées et les mythes on définit comme le “moment d’attente” : la phase d’introspection, celle où le héros ou l’héroïne attend sans agir. Il n’y a rien à décider : l’anxiété de devoir prendre des décisions vient de l’obligation de s’adapter aux modèles de perfection. Lorsque vous développez votre façon originale d’être sur le terrain, les bonnes décisions émergent naturellement.

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